Les minerais

Très tôt colonisée par les Citées grecques, étrusques ou phéniciennes, la Corse a été réputée pour ses richesses en miel et l'abondance de son bois. Aucun texte ancien n'évoque cependant la présence de minerais dans l'île.

Quant au fer, on en trouve un peu partout : dans le Cap Corse, au dessus de Luri et de Ferringule (Farinole) et jusque sur la plage de Nonza, de même que dans le Centre vers Merusaglia (Morosaglia) et Castifau...

Au milieu du XVIème siècle, Monseigneur Agostino Giustiniani indiquait qu'aux alentours de Nonza "il y a déjà longtemps se trouvaient des forges dont il reste encore des ruines [...] elles ont disparu par manque de bois, et non par manque de minerai de fer".

Depuis le Moyen Age, le minerai utilisé  dans les forges corses  provient en fait de l'île d'Elbe, en raison de sa nature et des conditions d'extraction plus favorables... Mauricette Mattioli explique que les gisements de magnétite corses sont plus difficiles à extraire que l'hématite de l'île d'Elbe. Elle ajoute que la qualité de la loupe obtenue tient d'avantage à la nature du bois employé pour la chauffe qu'à la qualité du minerai lui-même : faible carburation avec le châtaigner, acier semi doux avec le bois de chêne ou de hêtre,  trop fortement carburé avec d'autre essences.

Mais pour quelles raisons a t'on choisi de continuer d'importer du minerai brut et non pas des lingots de fer ou d'acier ?...  La qualité du charbon de bois insulaire peut être un élément de réponse. Le savoir faire et le talent des forgerons corses constituent une réponse certainement plus proche de la vérité.